Pas bon ça... Pas bon du tout... Je sais qu'elle m'a dit qu'elle serait absente un jour grand max mais je n'ai pas eu de nouvelle de Krikette depuis son départ en milieu d'après-midi. En même temps, c'est une muse assez puissante donc je ne devrais pas m'inquiéter mais c'est plus fort que moi. Je l'aime depuis le premier jour où j'ai posé mes yeux sur elle, entendu son rire mélodieux, respiré son odeur...  

Mylène : HEY L'AVORTON ! Si ce que t'as cuisiné est pas comestible tu jettes !  

Ah oui, c'est vrai... Heu... je vais peut-être jeter en fait avant que Mylène trouve ce désastre culinaire... 

Le temps continue de défiler et pas de signe de cette jolie frimousse à la fenêtre... Je suis plutôt censé garder un œil sur sa protégée mais elle est encore au travail actuellement donc à part tourner en rond, je n'ai pas grand chose à faire... Je sais qu'elle n'a pas vraiment de portable mais je ne peux pas m'empêcher de vérifier si elle n'a pas essayé de me contacter.  

Tout le temps que j'ai passé à essayer de l'oublier pour ne plus souffrir suite à mon exil, la voilà de retour brusquement dans ma vie, celle que les muses désigne comme possédant un cœur de glace. Sauf qu'en vérité, elle est juste un peu perdue quand elle se retrouve dans certaines situations et du coup, elle se referme sur elle-même pour se protéger. J'ai peut-être poussé le bouchon un peu loin avec elle par moments mais quand je vois qu'elle est plus à l'aise aujourd'hui qu'à l'époque où je l'ai rencontrée, je prends conscience que la muse au cœur glacé est plus chaleureuse qu'auparavant. 

Oh Jaimie...   

Oups !  J'ai pas entendu la porte s'ouvrir ! Sirena est déjà de retour apparemment.  

Sirena : B'nuit...

Billy : Bonne nuit...  

Vu sa tête, elle est complètement vannée. Je me demande même si elle m'a vraiment remarqué car nous n'avons toujours pas été présentés elle et moi. J'entends Mylène au dessus qui termine son entraînement vu le rythme de ses coups de poings sur le punching-ball. Elle ne va pas tarder à aller dormir ou, éventuellement, sortir si elle en a l'envie mais je la vois mal laisser sa cousine seule...

Avec un soupir, je m'apprêtai à m'installer sur le canapé pendant que Mylène allait dans sa chambre quand j'entendis un cri venir de l'extérieur.  

Jaimie !  

De mémoire, seuls deux d'entre eux étaient sensibles à ma musique... Pas tout à fait des demis-dieux si c'est le cas mais le troisième n'était pas affecté donc demi-dieu ou... Non, j'espère honnêtement me tromper.  

??? : Où sont les deux autres ?

Jaimie : Aucune idée. 

??? : Elle se moque de nous !  

Un peu oui. De toute manière, c'est fini pour moi et ce qui me frustre, c'est de laisser ma protégée comme ça... Désolée Billy...

L'un d'eux m'a attrapée par le bras avec force et un autre s'apprêtait à me frapper quand...  

Mylène : HEY !  

Que... Mylène ?!   

Mylène : C'est à vous qu'je cause les trois Mangemort !   

Là, ils ont compris que Mylène les voyaient parfaitement. Logique vu qu'elle était, techniquement parlant, la protégée de Billy... qui était en train de la rejoindre, le souffle court. Elle avait dû piquer un sacré sprint...  

Mylène : Qu'est ce que vous foutez dans mon quartier ?

Les trois individus en noirs échangèrent des regards entre eux. Ils étaient visiblement prit de court et ne savaient comment gérer la situation...  

??? : C'est qui ces deux-là ?

??? : Une humaine apparemment...

L'autre doit être une muse.

??? : Non, il était. Il ne devrait pas être là...  

Là, j'ai bien ouvert mes oreilles car pour savoir que Billy était une muse, il faut avoir vécu au palais ou avoir été son protégé. Or, la liste des protégés de Billy est assez courte donc mes craintes sont fondées : le troisième membre du groupe vient du palais des muses. Reste à savoir lequel car je n'arrive pas à reconnaitre une seule voix... et je connais pourtant toutes les muses qui sont passées au palais.

Mylène provoqua de nouveau les hommes en noir, ce qui me donna l'occasion de me libérer... et d'aller m'écrouler dans un coin. Mes jambes étaient en coton et, mine de rien, celui qui m'avait attrapée avait une force...  

Billy : Restons civilisés et essayons de régler cela...

Mylène : Vous êtes au courant que les jupons c'est plus à la mode depuis perpette ?

??? : T'es au courant que tu déranges la blondinette ?!

Billy : D'accord... Au revoir la diplomatie...  

Un échange de piques verbales commença entre la femme du groupe et Mylène. Un des hommes en noir essaya de la calmer mais elle lui colla une telle gifle qu'il abandonna l'idée. Puis les filles se lancèrent des insultes entre elles...

Sirena : HEY ! C'EST PAS BIENTOT FINI CE BOUCAN ?!  

Il ne manquait plus que Sirena... Manifestement, elle manquait de sommeil, ce qui était assez logique vu qu'elle n'avait pas eu droit à une vraie nuit de sommeil depuis un bon moment. N'importe qui serait en colère si on le réveillait dans ces conditions.   

Sirena : C'est quoi c'te fête là ?! 

Mylène : C'est pas une fête.

Cette chère Sirena étant ce qu'elle est, elle alla voir un des hommes en noir qui la regarda avec certain... agacement ? C'est difficile à dire avec le maquillage et la capuche.  

Sirena : Z'êtes au courant qu'Halloween c'est fini depuis un moment ?  

... Là, j'avais envie de rire car elle n'avait pas vraiment compris la situation. Sauf que deux humaines contre ces types, même avec Billy, la lutte était inégale à mes yeux.

Mylène : Ces types s'attaquaient à ta copine j'te signale !

Sirena : Fallait le dire tout de suite Cous' !

Et les hostilités ont démarré avec Sirena qui a donné un grand coup de genou pile entre les jambes de l'homme qui était le plus près d'elle, une tactique visiblement très efficace vu à quelle vitesse il fut neutralisé. Billy a sortit une poêle à frire de je ne sais où et s'en est servi comme arme...  

... Mais ce fut Mylène qui fut la plus terrible en sautant à la gorge de la seule femme parmi nos ennemis, entamant ainsi un terrible combat entre elles qui me fit craindre le pire...

Les hommes en noirs lancèrent des jurons envers leurs assaillants, manifestement surpris d'avoir affaire à autant d'adversaires à la fois. Puis à un moment, une voix me fut familière... et j'ai compris que l'un d'eux avait dû modifier sa voix afin que je ne le reconnaisse pas. Manque de chance, il a dû s'en apercevoir car je n'ai plus entendu ce timbre qui m'étais si familier et dont je cherchais encore l'identité du propriétaire.   J'essayais du coup de me fier aux silhouettes de chacun mais ces costumes ne m'aidait pas...

Et à la surprise générale, Mylène a vaincu son adversaire, ce qui a laissé tout le monde sans voix.  

??? : Comment a-t-elle.... RHA !!!

Mylène : Bien bien. Maintenant toi et tes potes vous virez vos miches des environs.

??? : Toi...

Mylène : T'as pas entendu ? VIREZ DE LA ! C'EST MON QUARTIER ET MES POTES DONC PAS TOUCHE !  

C'est qu'elle a de sacrées cordes vocales Mylène... En même temps, c'est une coach donc elle doit être habituée à donner de la voix quand on ne fait pas ce qu'elle demande. Bizarre d'ailleurs qu'elle soit une protégée de Billy car elle est très différente de ceux qu'il avait eu auparavant... Il était plutôt abonné aux humoristes ou aux acteurs.

Mylène : PLUS VITE QUE CA ! C'EST PAS PARCE QUE VOUS PORTEZ DES JUPONS QUE VOUS POUVEZ LAMBINER !

??? : ON SE REVERRA !!!

Mylène : QUAND TU VEUX MAUVIETTE !  

Cette fille est une vraie tigresse... Je ne sais pas si Apollon fuirait face à elle mais je connais du monde sur l'Olympe qui adorerait faire d'elle un héros.

Une fois les hommes en noir partis, nous sommes rentrés, Sirena en baillant et moi aidée par Billy car j'avais mal aux pieds après avoir couru. Après un rapide "bonne nuit", Sirena alla dans sa chambre où, à peine sa tête posée sur l'oreiller, elle sombra dans le sommeil. Je vais devoir attendre demain pour la faire bosser un peu donc.

Mylène n'avait pas eu le temps de manger avec tout ça et elle était très satisfaite d'avoir gagné. Par contre, quand Billy a vu ce qu'elle avait pris dans le frigo, il a subitement pâlit et m'a vite emmenée à l'étage sans que je ne comprenne pourquoi... Puis j'ai eu l'explication quand Mylène lui a "gentiment" rappelé de faire gaffe quand il assaisonnait ses plats ou bien elle allait lui faire avaler la bouteille de tabasco d'une traite la prochaine fois.  

Billy n'a donc pas vraiment progressé en cuisine... ou alors il a oublié tout ce que Salazar lui avait donné comme conseils.

Jaimie : Sincèrement, je ne pensais pas que ta protégée était si redoutable.

Billy : Elle est pas méchante mais dès que tu touches à ses amis, elle sort les griffes.

  Il valait mieux être du côté de Mylène Fuego donc...   

Billy : Tu vas bien ?

Jaimie : Maintenant oui. Je ne pensais pas vraiment m'en sortir face à eux mais ils cherchaient Fairy et...  

J'ai cessé de parler quand j'ai vu l'expression de Billy. Ce que je venais de dire ne l'avais pas ravi du tout...

Il m'a poussée à m'asseoir sur le lit de cette chambre qui était encore loin d'être finie et il s'assit à mes côtés.  

Billy : Même si je comprends très bien que tu ne sais pas ce qu'est être humaine, sache que ça me ferait très mal de te perdre à nouveau...

Jaimie : ... D'accord... Mais je n'avais pas d'autre option à ce moment-là.  

Il acquiesça d'un signe de tête pour me montrer qu'il comprenait. Puis sans que je m'y attende, il passa un bras autour de mes épaules et me serra contre lui.

Jaimie : Qu'est- ce que tu fais au juste ?

Billy : J'avais juste envie de faire ça. T'es glacée tu sais.  

Maintenant que j'y pense, il ne faisait pas si chaud que ça dehors et après mon sprint, ma température corporelle avait du redescendre. Le froid ne me gênait pas mais... c'était pas désagréable de sentir la main chaude de Billy sur mon épaule.

Comme son fan-club me l'a réclamé une fois l'histoire de Muerte finie et que son fantôme se balade chez Angel et Gabriella, me suis dit que ses fans apprécieraient de retrouver un peu de leur cher Antonio : 

La rédemption d'Antonio

Après quelques années, l'affaire scandaleuse des Muerte s'était enfin tassée dans les esprits. Il était temps car Angel avait des craintes pour son neveu qui, une fois les vacances d'été finies, allait devenir un adolescent. Même si Giorgio était assez fort pour encaisser les rumeurs et autres bruits qui risquaient de faire le tour assez vite parmi ses camarades, il savait très bien que certaines choses étaient vraies...

- Tatie Angel ! J'en ai attrapé un !

- C'est très bien Giorgio !  

Ce n'était pas qu'ils n'avaient pas les moyens d'aller à Granite Falls ou à Winderburg mais Gabriella était sur une enquête et Florita a dû remplacer en urgence un collègue à l'hôpital - Angel ne faisait pas une confiance absolue à Florita depuis qu'elle avait compris que la tante et belle-mère de Gabriella était particulièrement volage et qu'elle avait dû quitter Isla Paradiso car elle avait eu la mauvaise idée de se mettre les mauvaises personnes à dos.  

Au final, Angel ne regrettait pas d'être restée à Newcrest, surtout maintenant que les cendres du monstre qu'était sa soeur Dolores n'était plus dans sa demeure. Les seules qu'elle avait conservées étaient celles de son frère, Antonio, qui, sous sa forme fantomatique, lui rendait une petite visite certains soir...

- Non mais Angel ! Quand est-ce que toi y tù amiga allez enfin vous mariez ?!

- Hermano, à chaque fois qu'on essaie de planifier un truc, elle a une enquête qui lui tombe dessus et elle peut pas dire non car elle est coincée...  

Oui, si Gabriella n'avait pas tant insisté pour la protéger, elle aurait bien moins de pression de la part de ses supérieurs. Angel était déjà bien contente qu'elles se soient fiancées bien qu'il leur était difficile de passer au moins une après-midi seules à cause des enfants.  

- En plus, ce qui me préoccupe en ce moment, ce sont surtout Giorgio et Erika.

- Ah... Que pasa ?

Et Angel lui fit part de toutes ses inquiétudes. Antonio l'écouta attentivement avec un léger sourire et quand elle eut fini de vider son sac, il ne put s'empêcher de rire.  

- Tu es une Mama, cela se voit.

- C'est vrai... Mais suis-je seulement...

- Tu les quieren mucho et je suis certain qu'ils le sentent. Nuestro mama serait fière de toi tu sais.

- Alors que je n'ai jamais eu ses penchants pour la mort ?

- Et ? Je l'ai mieux connue que toi hermana et la famille était primordiale à ses yeux.   

Il était vrai qu'Angel n'avait pas beaucoup eu l'occasion de connaître sa mère car celle-ci était morte quand elle était enfant et Dolores est ensuite devenue la chef de famille puis elle s'est empressée de préparer cette œuvre macabre...  

Le jour commençait à se montrer et Antonio passa à travers le mur pour retrouver les enfants dans la pièce à vivre. Ceux-ci venaient apparemment de terminer leur petit-déjeuner et parlaient de l'école. Antonio ne pouvait s'empêcher d'être épaté par ce contraste saisissant entre les deux enfants : si Giorgio avait quasiment tout prit des Plénozas, Erika était, de par son physique, une pure Muerte. Antonio se souvenait encore de quand Giorgio était bébé et qu'il lui donnait son biberon, Dolores étant trop occupée dans ses projets pour se soucier de son fils. 

Ces deux petits étaient magnifiques et Antonio regrettait d'être lié aux Enfers car il ne pouvait pas profiter de ses neveux comme il le voudrait, forcé de retourner sous terre une fois son temps parmi les vivant écoulé. S'il avait la liberté de rester ici, il montrerait à Giorgio comment devenir un homme et s'assurerait qu'Erika ne soit pas la prochaine Dolores.   

Mais il avait été puni pour ses crimes et ceux de Dolores, cette dernière étant définitivement condamnée à rester en Enfer pour avoir commis l'erreur de contrarier Hadès. 

- Je ne sais pas ce que je ferais si j'étais toute seule à les élever Hermano... Gabie m'aide comme elle peut mais avec son travail... J'aimerai que tu puisses rester tu sais.

- Si... Pero, cela m'est impossible.  

La peine dans le regard d'Angel était difficile à voir pour Antonio qui avait toujours adoré sa petite sœur au point de servir de bouclier entre elle et Dolores afin de la préserver comme il le pouvait. Il se savait en partie fautif dans cette histoire et il aimerait se racheter en s'assurant que ses neveux ne soient pas influencés par la macabre histoire des Muerte. Mais comment faire ?  

"L'heure de ta rédemption a sonnée..."

Qui était la femme qui lui avait parlé ? Et pourquoi Antonio se sentait-il si étrange tout à coup ?   

"Tu as prouvé que tu étais prêt à te repentir pour tes crimes. Tes chaînes te sont à présent ôtées. Libre à toi de retourner ou non en Enfer."

Et c'est dans un éclat de lumière qu'Antonio comprit : il était libéré de son obligation de retourner en Enfer au lever du jour. Jamais il n'aurait pu espérer cela...  

Etonnée de le voir encore présent, Angel le fixa avec inquiétude. Antonio la rassura vite avec un sourire chaleureux.

- Hermana, si tu le désires, je peux rester ici.

- Vraiment ?

- Si.  

Un grand sourire éclaira le visage d'Angel à cette nouvelle, ce qui ne pouvait que ravir Antonio.  

- Dans ce cas, ça te dit de te joindre à nous pour une petite partie de pêche en famille ?  

Même s'il n'avait jamais pêché de sa vie, il ne manquerait ça pour rien au monde.