En toute honnêteté, Sonia ne pensait pas que Blanche prendrait aussi vite sur elle-même car une fois qu'elle eut terminé sa conversation avec son supérieur, la jeune fille lui demanda si elle pouvait lui expliquer comment on s'occupe d'un bébé. C'est là que Sonia se souvint que Blanche n'avait jamais su ce qu'était une famille et qu'elle n'avait visiblement pas dans l'idée de laisser son futur enfant dans une situation identique.  

Vu qu'elles avaient le temps avant le retour de tout le monde, Sonia proposa à Blanche de faire quelques petits ajustements au foyer et après avoir fait un magasin de meubles puis un magasin pour bébé, elles rentrèrent et s'attelèrent à un peu de bricolage.

Après avoir déplacé les meubles et mit le mannequin de Lacey près de la commode, les bureaux peu pratiques furent remplacés et des étagères ajoutées, faisant que la place gagnée fut immédiatement exploitée pour aménager un coin pour le bébé à venir.

Il était deux heures de l'après-midi quand elles eurent terminé et Blanche, fatigué, s'endormit sur son lit alors qu'elle lisait un des livres pour future maman que Sonia lui avait acheté. A ce moment-là, l'espionne en profita pour se mettre en quête de cet émetteur et elle comprit que s'il était toujours au foyer, alors il ne pouvait être qu'à un seul endroit.

Sonia ouvrit la tour de l'ordinateur et, bingo, elle trouva un petit appareil avec une antenne qui était caché à l'intérieur et qui pouvait vraisemblablement être branché à l'ordinateur. En fouillant celui-ci, elle dénicha un programme caché qui devait probablement permettre à son utilisateur de donner des ordres et comme Hugues passait beaucoup de temps sur cette machine pour ses articles, personne ne pouvait trouver étrange qu'il soit devant cet écran.  

Vers trois heures, Sonia entendit Lacey et Camille revenir. Elle les trouva en train de manger un en-cas et leur expliqua pour Blanche ainsi que la vraie nature de leur tuteur.

Camille semblait tomber de haut et Lacey était surtout inquiète pour la suite car qui allait se soucier d'elles à présent ? Sonia ne pouvait décemment pas répondre à cette question mais ce qu'elle savait, c'est que l'agence peut potentiellement mettre son grain de sel afin de protéger ces filles car ceux pour qui Hugues travaille et qui lui ont fourni cet émetteur n'ont pas dû lui en faire cadeau. Geoffrey acceptera surement de les mettre sous protection le temps nécessaire.  

Quand elle entendit une voiture freiner près du foyer, Sonia ordonna aux filles de rester dans leur chambre jusqu'à ce qu'elle vienne les chercher et, une fois que Lacey eut fermé la porte, Hugues passa la porte d'entrée.

- Tiens ? Les filles sont dans leur chambre ?

- Elles voulaient rester entre elles.

- Je vois...  

Encore ce micro-sourire... Sonia mourrait d'envie de le baffer mais d'abord, il fallait qu'elle essaie de voir si elle arrivait à le faire parler...  

- Et comment va Blanche ?

- Elle n'a rien de grave.  

Vu ce léger froncement de sourcils, il s'attendait à une autre réponse mais Sonia n'avait pas trop envie qu'il sache pour le bébé...

- Je devrais peut-être l'emmener chez le médecin...

- Ca ne servirait à rien. Elle y est déjà allée avec moi.

- Alors autant prendre un deuxième avis !   

Hugues devenait agressif... peut-être même un peu nerveux. Sonia ne comptait pas se laisser faire et il était hors de question qu'il s'approche des filles.  

- Ce n'est pas utile. Elle a juste besoin de repos.

- Qui est leur tuteur légal ici ? Vous ou moi ?!

- A ce propos, vous cherchiez quelqu'un pour vous aider avec les filles car votre sœur est partie.  

Vu l'éclat de panique qui était apparut dans le regard de Hugues, il savait très bien où était sa sœur Lisa... et il n'y était peut-être pas étranger. Il était donc plus que logique qu'il ne déclare pas sa disparition.  

- Lisa les as abandonnées ! Je dois donc m'assurer de leur bien-être !

- C'est étrange car je ne suis pas persuadée que vous vous en souciez réellement.  

A cet instant, il se leva brusquement et la fixa intensément... avant de comprendre.

- Vous... La police ?!

- Non mais elle ne va pas tarder à venir vous chercher je pense pour avoir manipulé des adolescentes à des fins criminelles et pour le meurtre de Lisa.  

Hugues était paniqué et vu qu'il ne cherchait pas à nier mais plutôt comment s'enfuir d'ici rapidement, Sonia sut qu'il avait bel et bien éliminé sa sœur Lisa, probablement parce qu'elle avait découvert ce que son frère fabriquait réellement...   Alors qu'il allait s'enfuir, Sonia lui attrapa vivement la main...

... pour lui faire goûter à une poignée de main vibrante modifiée par l'agence, un petit gadget qui pouvait se révéler bien pratique quand l'on souhaitait éviter une bagarre et que l'ennemi n'était pas assez malin pour prendre la poudre d'escampette au bon moment.   

Hugues en ressortit assez sonné...

... avant de s'écrouler au sol avec une légère odeur de brûlé. Le voltage avait dû être un peu élevé mais tant qu'il était apte à être interrogé puis mis en cellule, Sonia s'en fichait un peu.  

Après avoir appelé les filles, Sonia se fit aider par Lacey pour ligoter Hugues pendant que Camille s'arma d'une poêle à frire au cas où il se réveillerait avant l'arrivée des hommes de l'agence. Ceux-ci vinrent assez vite et après que Sonia leur ait remis les preuves récoltées, ils embarquèrent Hugues Mercante et deux d'entre eux conduisirent les filles dans une voiture afin qu'elles puissent être examinées puis mises sous protection. Le foyer fut passé au peigne fin et il fut découvert, bien caché sous une dalle, un couteau dont la lame correspondait aux blessures d'une femme non-identifiée dont le corps a été retrouvé dans une ancienne mine. Les tests ADN confirmèrent qu'il s'agissait bien de Lisa Mercante.

Un dernier point inquiétait encore Sonia : le sort de ces trois filles. Mais quand elle découvrit qu'un mystérieux philanthrope avait offert de garder le foyer ouvert pour elles jusqu'à leur majorité, elle chercha son identité puis ne put s'empêcher d'être attendrie quand elle découvrit que ce bienfaiteur anonyme était une très bonne connaissance à elle : son mari, Vladimir Gothik.

Il était dommage qu'elle ne puisse pas encore rentrer chez elle car elle aurait volontiers embrassé passionnément son époux pour avoir eue cette initiative. Mais pour ça, elle devait d'abord s'atteler à sa prochaine mission et retrouver la ligne...

Toujours avec les muses qui explorent Winderburg :

Nuit de folie : Au milieu de nulle part 1

Une nouvelle sortie nocturne a été organisée du côté de Winderburg, un choix fait par Salazar qui appréciait le panorana de cette région. Encore une fois, Zeus tenta de s'incruster mais Alcidia avait été payée très cher pour le retenir au palais car il avait une réunion avec Poséidon et Hadès... et que Mnémé ne voulait pas se les farcir encore une fois toute seule. 

Le lieu choisi était sur une île, dans un coin très peu habité et où personne ne viendrait les déranger. Ils l'avaient bien entendu un peu aménagé...

Proches de l'océan, une brise fraîche soufflait sur les lieux et certains commençaient à regretter de ne pas s'être un peu plus habillés pour l'occasion, surtout Fairy qui regrettait ses collants. L'idée de se réchauffer un peu en dansant ou autour d'un feu était très tentante...

... ou pour Loren, dans les bras musclés de son petit-ami qui supportait le froid même torse nu. Inutile de préciser qu'il était inenvisageable de vouloir les séparer avant un bon moment...

Fairy : Brr ! Si j'avais su, j'aurais gardé mes collants !

Salazar : Et as tu simplement envisagé de mettre un pantalon ?

Fairy : Je ne porte pas de pantalons Moustache. Je laisse ça à Jaimie.  

En même temps, Fairy n'avait jamais essayé d'en mettre. Elle ne trouvait pas ce vêtement très pratique...  

Une fois que la brise se fut calmée, tous descendirent sur la plage où un feu avait été allumé par Jaimie.

Billy : YAHOU !!! Je suis le maître du feu !

Jaimie : Tu devrais éviter de jouer avec le feu Billy...

Billy : Pour-OUARGH !!!  

... Oui, Billy s'est brulé le bras et, heureusement pour lui, Jaimie avait préparé un seau d'eau au cas où. C'est donc ainsi que Billy se retrouva trempé avec une Jaimie qui veillait à ce qu'il ne s'approche plus de trop près des flammes...  

Les autres vinrent les rejoindre pour profiter un peu de la chaleur du feu.

Loren : J'ai une idée...

Fairy : C'est quoi cette fiole ?

Loren : Tu verras bien.  

Et c'est là que Loren jeta sa fiole dans les flammes qui... à la surprise générale, devinrent bleues.

Fairy : ... Tout ça pour ça ?

Loren : Tu ne croyais quand même pas que je ferais des flammes roses ?!

Fairy : J'aurais préféré vert en fait.   

Contrairement aux apparences, Fairy n'aimait pas que le rose. Sentant venir les chamailleries habituelles, Salazar et Damien vinrent pour les séparer tandis que Jaimie et Billy partirent de leur coté... ou plutôt Jaimie suivie de près par Billy.

Billy : Et c'est là qu'ils se sont aperçu que ce n'était pas un lama !

Jaimie : HA HA HA !   

Si Billy avait bien compris que tenter d'enlacer Jaimie était une mauvaise idée, il avait cependant remarqué qu'elle avait de l'humour et il fut donc très heureux d'avoir un vaste catalogue d'histoires drôles en réserve. Par contre, il était obligé à chaque fois de se retenir de l'embrasser quand elle riait et cela devenait une vraie torture pour lui.   Heureusement, tous n'étaient pas forcés de réprimer certaines de leurs pulsions envers l'être qu'ils aimaient...

S'il y en avait bien deux qui profitaient à fond de leur relation, c'était Damien et Loren. Si les muses avaient le droit de se marier, il était certain que ces deux-là se seraient déjà mutuellement passé la bague au doigt depuis longtemps.  

Par contre, concernant deux autres, certains s'étonnaient qu'ils ne soient qu'amis vu comme ils s'entendaient bien...

Fairy : Allez Moustache ! Montre-moi ce que tu caches sous ta chemise...

Salazar : Mais tu n'abandonnes jamais ?

Fairy : Je veux savoir !  

Sans aucun doute, Fairy et Salazar étaient très proches mais il n'y avait aucun romantisme entre eux, juste de l'amitié. De la part de la muse des jardins qui était connue auparavant pour être en quête du prince charmant, cela était très étonnant.   Puis une fois tout le monde de nouveau réuni, la danse fut à l'honneur.

Billy : Wow pas trop vite les gars ! Je vais pas arriver à vous suivre !

Damien : Ton pied droit est un peu trop en arrière là. Tu vas tomber au prochain enchainement si tu ne fais pas attention à ça.  

C'était donc un cours de danse accéléré pour Billy, pas spécialement connu pour sa maladresse mais avec lui, tout était possible...

Après plusieurs enchainements en groupe, chacun se sépara de nouveau pour profiter du reste de la nuit. Si personne ne s'étonna de voir Damien tirer Loren vers un buisson, Jaimie trouva curieux que Billy aille se mettre à l'écart. Elle alla donc le suivre et le trouva assis sur un rocher.  

Jaimie : Quelque chose ne va pas ?  

Surpris, Billy se tourna vers elle avant de se mettre à prononcer une phrase totalement inintelligible pour qui que ce soit. Jaimie alla donc s'asseoir à côté de lui pour essayer de comprendre où était le problème.

Mais n'ayant jamais été humaine et ayant peu de capacité d'empathie, elle n'avait pas compris que le problème de Billy, c'était justement elle et tout ce qu'il essayait de garder sous contrôle afin de ne pas l'effrayer.   

Sauf que là, à force de ne pas pouvoir ne serait-ce que lui passer une main dans les cheveux, il commençait à craquer et voulu, d'instinct, passer un bras autour des épaules de Jaimie. Mais à la dernière minute, il interrompit son geste et s'en excusa, ce qui sembla laisser perplexe la muse solitaire.  

Billy : Désolé... Je sais que tu n'aimes pas quand on te touche mais je commence à avoir du mal à m'en empêcher...  

A ces mots, Jaimie comprit enfin la situation et elle piqua un fard, ce qui n'arrangeait pas les affaires de ce pauvre Billy qui la trouvait adorable quand elle rougissait. Il se dit qu'il allait la laisser seule quand, à sa plus grande surprise, elle posa sa main sur la sienne.  

Jaimie : Reste raisonnable si tu veux poser tes mains sur moi, c'est tout ce que je te demande.

Billy : ... Ca me va.  

Puis, tout en savourant ce progrès dans leur relation, Billy serra tendrement la main glacée de Jaimie dans la sienne, sentant celle-ci se réchauffer à toute vitesse...

Se sachant au moins en partie découverte, Sonia appela l'agence pour leur demander une enquête approfondie sur Hugues Mercante ainsi qu'une mise à jour des informations sur Lisa Mercante. Les résultats tombèrent vite pour cette dernière : rien n'avait bougé, ce qui confirma l'horrible pressentiment de Lacey. Un message de Geoffrey l'informa qu'il allait envoyer des hommes pour fouiller les environs et vérifier si un corps non identifié correspondant au signalement de Lisa n'aurait pas atterrit à la morgue.   

Quant à Hugues, ce fut sur le trajet du retour que Sonia apprit qu'il avait auparavant une énorme dette suite à un emprunt qu'il avait fait pour ses études de journalisme. Or, celui-ci avait été remboursé d'un coup... ce qui, avec le type bizarre aperçu par Lacey, ne pouvait signifier qu'une chose : Hugues Mercante était probablement lié à une organisation criminelle.   

Cependant, sans l'émetteur ainsi que d'autres éléments à charge contre lui, Sonia ne pouvait pas le coincer. Elle fit donc jurer à Lacey de faire comme si de rien n'était et de surtout bien protéger ses amies car elle ignorait son niveau d'implication potentiel et donc sa dangerosité réelle.

Il ne semblait pas avoir remarqué quoique ce soit en tout cas le dimanche matin mais Sonia réalisa qu'il restait en retrait, observant la situation dont il n'avait plus vraiment le contrôle à présent. L'espionne se demandait à quoi lui servait les adolescentes si l'on exceptait les vols dont il ne semblait tirer aucun profit personnel vu l'état de ses comptes...  

Puis un imprévu arriva le lundi matin quand Camille, inquiète, vint la voir alors qu'elle faisait des pancakes.

- Colette, Blanche se sent pas bien...  

Sonia avait déjà entendu cela dans la bouche de ses enfants quand l'un acceptait de faire croire que l'autre était malade... mais le ton de l'adolescente montrait qu'elle était vraiment inquiète pour son amie.   

- Qu'est-ce qu'elle a au juste ?

- Elle avait la nausée donc Lacey l'a accompagnée à la salle de bain et...  

Vu la grimace de Camille, la suite était évidente : Blanche avait dû vomir, signe qu'elle était bel et bien malade. Elle termina son dernier pancake... et nota que Hugues venait de dissimuler un micro-sourire. 

Le sang de Sonia se glaça... Qu'avait-il fait à Blanche ?  

Elle alla voir les filles dans leur chambre et vu le teint de Blanche, elle n'était vraiment pas dans son assiette. Sonia dit à Camille et Lacey qu'elle gèrerait ça pendant qu'elles seraient au lycée et Lacey semblait avoir elle aussi des soupçons, surtout maintenant qu'elle savait qu'elles avaient été utilisées comme des pantins à leur insu.  

Quand Hugues partit à son tour, Sonia alla vite chercher son sac et préparer des affaires propres pour Blanche...

... qui fit un deuxième aller-retour à la salle de bains. Blanche voulait nettoyer mais Sonia lui dit que cela pouvait attendre et, ne la laissant pas manger, elle l'emmena jusqu'à la rue marchande d'Oasis Springs, plus proche que l'hôpital et pourvue d'un cabinet médical qui était certes petit mais pratique en cas d'urgence.

Si Blanche ne se sentait vraiment pas bien dans la salle d'attente, Sonia, elle, était très en colère. Elle attendait impatiemment l'avis du médecin sur son état mais elle avait malheureusement déjà sa petite idée sur le sujet...  

Après examen, le médecin ne voyait rien d'anormal et en vint à la même idée que Sonia avec qui il en parla. Il fallait cependant le confirmer car si ce n'était pas cela, en route pour l'hôpital.  

Quand elle la traîna à la pharmacie, Blanche ne comprit pas car le médecin n'avait pas donné d'ordonnance. Mais quand elle vit Sonia payer les 15 simflouzs pour un test de grossesse, la jeune fille crut à une blague pendant un court instant avant de subitement se mettre à compter sur ses doigts. 

- C'est impossible....

- Fait-le quand même ma puce.  

Et c'est avec une certaine angoisse que Blanche entra dans les toilettes de la pharmacie...

... et que le cri qu'elle poussa confirma l'intuition de Sonia : Blanche Primavera, seize ans, était enceinte. Pour ce qui était de l'identité du père, il n'y avait pas à chercher bien loin : cela ne pouvait être que Hugues Mercante qui, avec l'émetteur et le récepteur de Blanche, avait très certainement profité de la situation.   

Sonia était très en colère mais elle comprit à présent qu'elle avait une preuve que Hugues avait commis un crime et celle-ci s'était jetée dans ses bras avec les larmes aux yeux, réclamant une étreinte rassurante.

- Mais comment c'est possible ?! Qui...

- Calme-toi ma puce. Tout ira bien.  

Elle mit cinq bonnes minutes à calmer l'adolescente puis, une fois celle-ci installée sur un banc, Sonia prévint Geoffrey de ce qu'elle venait de découvrir et de son intention de neutraliser Hughes Mercante aujourd'hui même. Manifestement, il était lui aussi de cet avis...